EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 11 – 18 MARS 2019
LA SEMAINE DU PRATICIEN INFORMATIONS PROFESSIONNELLES
« 2024, cinq années, c’est le strict minimum pour former nos futurs athlètes du droit »
3 questions à Jean-Michel Jude, co-organisateur de la fête du droit en qualité de vice-président de la Conférence des doyens des facultés de droit et de sciences politiques
La 4 e édition de la fête du droit, organisée par la Conférence des doyens, avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du Conseil national du droit et en partenariat avec LexisNexis, aura lieu du 18 au 22 mars dans toute la France et aura pour thème « Le sport et le droit ». Le gala de clôture se tiendra cette année à Chambéry où les sports de montagne et leurs enjeux juridiques seront mis à l’honneur. Échange avec Jean- Michel Jude.

2019 porte la 4 e édition de la fête du droit. Le fil rouge des conférences et autres manifestations s’attache cette année au sport et au droit. Une façon de se préparer au JO de 2024 ?
Pour devenir juristes, la préparation est longue : il faut de l’endurance, les entraînements sont intensifs et les efforts à fournir considérables pour réussir les différentes épreuves auxquels ils seront confrontés ! Cinq années, c’est le strict minimum pour former nos futurs athlètes du droit. Les nouveaux bacheliers seront donc tout juste prêts pour 2024… Toutefois si le droit est une très belle discipline, c’est le break dance qui a reçu les faveurs du Comité d’organisation des JO à la surprise générale. Plus sérieusement, le sport est apparu comme un thème fédérateur ; et après celui de la gastronomie, c’était l’occasion de se nourrir l’esprit avec au menu une matière enseignée seulement dans certaines facultés alors qu’elle suscite une forte activité de recherche, comme le démontre la création récente d’un pôle de droit du sport à la Sorbonne (V. JCP G 2019, prat. 293, Entretien avec T. Clay). C’est aussi une volonté de montrer au grand public la richesse du droit et son omniprésence. Les fans du PSG comme ceux de l’OM, tout comme les amateurs d’athlétisme ou de vélo ont tous entendu parler des règlements des fédérations, des recours devant les instances, des dispositifs de lutte antidopage assortis de sanctions, des contrats et des responsabilités (la bataille entre les clubs de Nantes et de Cardiff au sujet du joueur argentin Sala décédé dans un accident d’avion en est une triste illustration)… Pas de compétitions sportives sans règles juridiques, et pas de JO sans droit pour en revenir à votre question !
Le dynamisme de la communauté des juristes n’est plus à démontrer. Quel(s) rôle(s) jouent plus particulièrement les étudiants pour cet événement ?
Les étudiants sont au coeur du dispositif. C’est l’occasion pour eux de s’instruire par des conférences sur des thèmes qui sortent du cadre habituel des cours magistraux, mais aussi d’être les acteurs de cette fête par le biais de leurs associations et BDE ou dans le cadre de projets tuteurés qui s’insèrent dans leur cursus. Ainsi au Havre, ce sont des étudiants du master de droit international des affaires qui présenteront le fonctionnement et les particularités de l’arbitrage international en droit du sport et qui seront confrontés aux questions de leur auditoire. C’est très formateur ! Par ailleurs, de nombreuses manifestations sportives sont également organisées comme des courses d’orientations sur certains campus avec des questions de droit à chaque balise (Paris XIII, Bordeaux, Cergy, Lyon 2) ou des compétitions d’e-sport (Dijon, Paris Descartes par ex.).
Des sujets sur le sport sont aussi proposés dans les concours d’éloquence auxquels les étudiants participent pour présélectionner les meilleurs de chaque faculté afin qu’ils puissent s’affronter lors de la grande finale du Gala de clôture qui aura lieu cette année à Chambéry. La fête du droit a toujours eu vocation à se dérouler partout en France. Seule la finale est localisée en un lieu davantage médiatisé afin notamment de démontrer que toutes les facultés oeuvrent avec efficacité, quelle que soit leur taille ou leurs spécialités juridiques. Le choix de Chambéry démontre cette volonté de la Conférence des doyens de ne pas cantonner cette fête à la seule capitale mais de toucher les étudiants dans tous les territoires, idée qui a d’ailleurs été dupliquée par le Conseil constitutionnel avec la nuit du droit. Ce sera aussi l’occasion de mettre à l’honneur les sports de montagne et les enjeux juridiques spécifiques qui y sont attachés, ainsi que des champions qui parallèlement aux entraînements et compétitions ont su combiner leurs études, comme notre parrain Philip Fitzgerald, rugbyman-docteur-avocat.

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