[3 QUESTIONS A] Louise Balaresque, présidente de la Corpo Paris II

EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE DU DROIT – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 5 – 1ER FÉVRIER 2021

« On parle de « génération sacrifiée » mais ça ne sera pas le cas si les
efforts nécessaires sont faits »

Une association de représentation étudiante d’Assas, l’ACEDSE, dite la Corpo Paris II, a adressé une lettre ouverte au Gouvernement (V. QR Code) après avoir réalisé une étude auprès des étudiants, mettant en évidence leur détresse psychologique. Cette association, par la voie de sa présidente, Louise Balaresque, demande la réouverture des universités au plus vite, et une plus grande autonomie accordée à ces dernières afin de pouvoir gérer la situation au niveau local. Quelle est la situation à Assas ?Grâce à l’étude que nous avons réalisée auprès de 1 100 étudiants de Paris II, nous avons pu récolter de nombreux chiffres et témoignages. Cela a pu confirmer les doutes que l’on avait déjà sur la situation financière et psychologique des étudiants, et source qu’ils attendaient réellement pour leur second semestre. Concernant la situation financière, nous avons 27 % des personnes qui sont en difficulté, principalement pour des problèmes familiaux (parents en difficulté en raison de la crise), la perte d’un emploi ou d’un revenu, mais également à cause de retards de la bourse ou autres aides sociales, ce qui est beaucoup plus inquiétant. Concernant la situation psychologique, on compte en moyenne 80 % d’étudiants qui décrivent leur état comme mauvais voire déplorable, quelle que soit leur année ou leur filière d’études. Les principales raisons sont sans surprise : le stress, l’isolement, le manque de motivation et la fatigue. Seulement 2 % ont recours aux aides psychologiques proposées par l’État ou l’Université, ce qui montre bien que la solution ne réside pas forcément dans le nombre de psychologues disponibles, mais dans des mesures concrètes qui feront que les étudiants n’auront pas besoin de consulter. Dans l’idée, nous pensons qu’il est plus utile de prévenir que de guérir. Nous avons également demandé aux étudiants leur avis sur l’enseignement à distance et un possible retour en présentiel. Là encore, les chiffres sont plutôt alarmants : 87 % d’entre eux se disent peu ou pas du tout satisfaits par l’enseignement à distance et en moyenne, 10 % d’entre eux se disent en situation de décrochage scolaire.

LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GENERALE

Le magazine scientifique du droit.

Inclus dans votre abonnement : l’accès sur tablette, smartphone et en version web. AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck