[3 QUESTIONS] Julien André, directeur général de mon-avocat.fr

EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 52 – 24 DÉCEMBRE 2018

LA SEMAINE DU PRATICIEN INFORMATIONS PROFESSIONNELLES

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« Il y a un élan positif autour de l’innovation et de l’entreprenariat, ce qui implique aussi plus de conseil »

3 questions à Julien André, directeur général de mon-avocat.fr

La plateforme de mise en relation entre avocats et justiciables monavocat.fr compte aujourd’hui 3000 avocats membres (en France). Présente également en Belgique et bientôt dans un troisième pays européen, la start up a lancé depuis octobre et tout au long de l’année 2019 un tour de France. Accroître son réseau, accompagner les avocats dans le développement de leur activité pour faciliter l’accès à des experts pour les justiciables, tels en sont les objectifs. Ces rencontres en régions (Bordeaux, Poitiers, Strasbourg, Lille, Lyon, Marseille) permettent à la fois un retour d’expérience et une sensibilisation des avocats et étudiants à la transformation numérique de la profession. Échange avec son directeur général.

 

3 questionsFondée en 2015, vous avez racheté mon-avocat.fr en mai 2018. Quel bilan faites-vous 7 mois après ?
Depuis notre rachat, nous nous sommes attelés à rendre la plateforme la plus performante possible. Notre bilan est très positif et nous en sommes fiers. Mon-avocat.fr enregistre une croissance de +186 % du nombre de mises en relation. Nous avons 3 000 avocats membres, 145 000 visiteurs et 20 000 mises en relation par mois. La version belge de mon-avocat.fr, mylawyer.be, vient de souffler sa première bougie avec brio. Et un 3 e pays européen aura sa version du site prochainement. Les chiffres sont bons mais ce n’est pas tout ce qui justifie notre enthousiasme. Notre travail nous a confirmé que les avocats étaient tout à fait ouverts au changement, et friands des avantages que
la transformation digitale peut leur apporter. Les professions juridiques nous réservent un accueil très apprécié. En France, 38 % des 68 000 avocats exercent en tant qu’indépendants. Ils sont plus nombreux que par le passé (+54 % en 10 ans), et ils ont besoin de faire autre chose que du référencement ou de la stratégie de contenu sur les réseaux sociaux. Ce sont des activités très louables, mais pas vraiment leur spécialité. Ils contribuent à l’amélioration en continu de nos fonctionnalités, grâce à des retours très utiles. Ils nous confirment l’utilité du site, et nous font part de leurs besoins, de leurs expériences. mon-avocat.fr est un outil efficace pour se démarquer face à une concurrence nombreuse.

Depuis la mi-octobre, vous réalisez un tour des régions. Que souhaitez-vous mettre en avant dans ce cadre et qu’en attendez-vous ?
Nous souhaitons continuer un travail d’échange avec la profession en régions, où monavocat.fr est implanté ; mais, pour nous, qui reste insuffisante. Nous avons la certitude que c’est un enjeu majeur pour le site français. Plusieurs facteurs : d’abord, on a besoin d’avocats partout, ça a toujours été le cas ; ensuite, on sait que les professions libérales sont irrésistiblement attirées par les villes de provinces grandes et moyennes. La digitalisation permet désormais aux avocats cette aspiration à une autre qualité de vie. Nous devons multiplier nos efforts pour leur fournir business, réseaux, facilité d’accès. C’est donc logique de faire un tour de France pour présenter aux avocats et élèves avocats la manière dont nous travaillons. Sur la plateforme mon-avocat.fr, les avocats sont attachés à des compétences et des secteurs d’activité qu’ils prédéfinissent, et peuvent être géolocalisés en quelques secondes. Enfin, il n’y pas qu’eux. La 4 e révolution industrielle permet à un nombre croissant de personnes de travailler en régions, d’y créer des emplois, des pôles d’innovation et des écosystèmes vertueux. Nantes, Angers, Marseille, Bordeaux… L’économie numérique draine des jeunes générations dans des pôles de startup qui auront besoin de conseil juridique business, personnel, foncier. Je ne crois pas que « startup » soit un mot magique, mais force est de constater qu’il y a un élan positif autour de l’innovation et de l’entreprenariat, ce qui implique aussi plus de conseil. Les avocats en régions vont devoir absorber ce surplus d’activité qui ne va faire qu’augmenter à mesure que se déplacer sera moins nécessaire…

 

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