EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 5 – 4 FÉVRIER 2019
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Nathalie Roret, vice-bâtonnière élue

Élus les 4 et 6 décembre derniers au barreau de Paris, le binôme Nathalie Roret, associée du cabinet Farthouat, et Olivier Cousi, associé du cabinet Gide, prendront leurs fonctions de vice-bâtonnière et de bâtonnier le 1 er janvier 2020. Nathalie Roret revient sur cette élection.
En 2020, le barreau de Paris franchira la barre des 30 000 avocats. C’est demain. Nombreux, les avocats doivent faire face à une période inédite de mutation. « La question n’est pas tant celle du nombre que de l’adaptation aux nouveaux marchés », analyse Nathalie Roret. « Il faut lutter contre une anonymisation due au chiffre. Chacun doit trouver sa place. Le rôle de l’Ordre est d’accompagner celui qui s’installe, celui qui innove, et même celui qui quitte le barreau ». Candidats malheureux lors des dernières élections, Nathalie Roret et Olivier Cousi sont sortis victorieux de cette 2 e campagne. « L’Ordre, qui compte près de 200 salariés et a traité 7 000 dossiers en matière de déontologie cette année, doit convaincre qu’en contrepartie des cotisations obligatoires, les avocats peuvent bénéficier d’un service de qualité » témoigne la future vice-bâtonnière. Un message qui peine parfois à passer auprès de certains avocats déconnectés de leur Ordre. Les candidats élus souhaitent poursuivre l’ouverture et oxygéner un barreau « qui a pu se scléroser par le passé à force de fonctionner en mode fermé ».
Le tandem veut également protéger davantage la collaboration libérale en systématisant l’assurance perte de collaboration lors du premier contrat, mettre en place un « kit installation clé en main », ou encore développer la « chance numérique ». « À Paris le prix du mètre carré est exorbitant, nous devons faire évoluer les règles sur la domiciliation, favoriser le télé travail et le coworking ». Des avocats plus innovants, adaptables et moins isolés pour certains. « C’est la mission de l’Ordre d’aider les confrères ».
Autre sujet : celui du Tribunal de Paris et de la place des avocats. Chaque mercredi, le binôme élu tient une permanence à la cafétéria. « Les avocats parisiens sont meurtris et en colère de constater qu’ils ont été oubliés du processus judiciaire », constate Nathalie Roret. Et si une Maison de l’avocat doit ouvrir ses portes au printemps, les Toques resteront sur l’Île de la Cité, « une gymnastique improbable ». Dans l’enceinte judiciaire, les avocats demandent une plus grande liberté de circulation, « Il faut retisser du lien entre avocats et magistrats. La crise actuelle de la société, le projet de loi Justice, montrent combien nous avons besoin du corps intermédiaire entre le justiciable et son juge qu’est l’avocat. Nous avons un rôle sociétal »…

LA SEMAINE JURIDIQUE ÉDITION GÉNÉRALE
Le magazine scientifique du droit.
Votre revue sur tablette et smartphone inclus dans votre abonnement.
AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck