EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 19 – 13 MAI 2019
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Ne faites pas attention au chien !
Clin d’oeil à l’expression latine « cave canem » – « attention au chien ! » – une Convention d’accompagnement des victimes et de l’enfance par le chien (C.A.V.E. CANEM) vient d’être conclue entre le ministère de la Justice et les différents acteurs judiciaires du ressort de la cour d’appel d’Agen. Une première en Europe (V. aussi Dr. Pén. 2019, entretien 3).

Ce n’est pas une blague, bien au contraire. Lol, placide labrador de trois ans, tout de noir poilu, la truffe humide et l’oeil doux, vient de prendre ses fonctions dans le département du Lot en tant que chien d’assistance judiciaire. À l’origine de ce projet, le procureur de la République près le TGI de Cahors Frédéric Almendros. Ce dernier, conscient que le fait de se confronter à la machine judiciaire peut être éprouvant, notamment pour des enfants, a cherché le moyen d’introduire dans cette froide mécanique un peu de chaleur et de douceur. Et quoi de mieux pour ce faire qu’un gentil toutou avide de caresses et d’affection. Inspiré par une expérience réussie aux États-Unis avec la « Courthouse dog foundation », il a ainsi proposé qu’un chien soit formé pour accompagner les victimes d’infractions pénales lors des différentes phases de la procédure. L’objectif étant de les faire bénéficier de la présence rassurante de Lol pendant les auditions, expertises, confrontations, ou au cours de l’audience. « Son boulot, c’est d’être dans l’interaction sans action, d’apporter du réconfort sans agir, c’est sa passivité qui apaise » explique le procureur. Il doit donc savoir passer inaperçu et se faire oublier. À l’écoute du bénéficiaire, dans l’empathie, il est là pour canaliser ses émotions lui permettre de se détendre et de s’apaiser. Choisi dès sa naissance pour son calme, l’animal a été formé par l’association Handichiens, et a appris à répondre à 52 commandes. Au son de « Cool Lol », il s’allonge de tout son long aux côtés du bénéficiaire. La simple présence de l’animal et son contact affectueux permettent ainsi de faire baisser le rythme cardiaque, le taux d’adrénaline, et augmente la production d’ocytocine, l’hormone du bien-être…

LA SEMAINE JURIDIQUE ÉDITION GÉNÉRALE
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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck