Le tribunal judiciaire de Paris fait sa rentrée (V. JCP G 2020, act. 111 et 112) présidé par Stéphane Noël (V. son portrait JCP G 2020, act. 84).
EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 4 – 27 JANVIER 2020 –
Stéphane Noël, président du Tribunal de Paris
Installé dans ses fonctions de président du Tribunal judiciaire de Paris, Stéphane Noël a fait sa rentrée le 20 janvier dans un climat agité. Entre réformes de la justice et contestation sociale des avocats, il appelle à l’apaisement (V. dans ce numéro JCP G 2020, prat. 111).

Si « l’envergure architecturale du bâtiment est acquise », estime le nouveau président, « l’envergure judiciaire et intellectuelle peuvent être valorisées et mises en musique ». Changement culturel historique, le départ de l’Île de la Cité a bousculé les professionnels du droit. En bientôt 2 ans de fonctionnement, « chacun a pu prendre possession des lieux », constate le successeur de Jean-Michel Hayat. Le Tribunal judiciaire de Paris, « paquebot de verre qui s’élance vers le ciel », oeuvre de l’architecte Renzo Piano, a changé de capitaine. Et en cette période de voeux, Stéphane Noël fait d’abord celui de « l’harmonie judiciaire ». C’est dans un climat inhabituel qu’il a fait sa rentrée, avec en toile de fond, la contestation sociale des avocats. Le président a assuré vouloir construire « une communauté judiciaire apaisée » avec le nouveau bâtonnier de Paris, Olivier Cousi, tout en regrettant « les incidents » qui ont récemment émaillé certaines audiences. « La justice sans les juges, c’est la barbarie. Mais la justice sans les avocats c’est la tyrannie. Qu’on le veuille ou non, nous sommes l’incarnation de la même institution ».
Choisi notamment pour sa capacité à fédérer et sa proximité reconnue avec les équipes, l’ancien président du TGI de Créteil quitte une juridiction où les tensions étaient vives. « Le climat était à la fois Venise et le Vésuve, mais je m’y suis beaucoup plu, la communauté judiciaire est très impliquée ». En 4 ans de présidence, son bilan positif n’est sans doute pas étranger à sa nomination par le CSM. Le magistrat a bâti sa carrière entre fonctions juridictionnelles et administration centrale qui lui ont donné précocement une vision et des compétences managériales et de gestion administrative. « Ces aspects constituent l’évolution majeure de ces 20 dernières années dans la magistrature. L’institution judiciaire faisait l’objet de critiques sur son organisation et sur la qualité du service rendu ». Artisan de la carte judiciaire en 2007 aux côtés de Rachida Dati, il a mené cette réforme difficile à faire passer dans un climat tendu, parfois violent, « des bâtonniers et des élus ont voulu me séquestrer ». Partisan d’une réforme de l’organisation judiciaire territoriale, il estime qu’« il faut aller plus loin ». L’ancien major de Sciences Po Lyon est devenu magistrat après un témoignage de Jean-Louis Nadal au cours préparatoire aux grandes écoles. En quelques années, il sera juge des enfants à Grenoble, secrétaire général à la cour d’appel de Lyon, assesseur permanent à la cour d’assises du Rhône, président du TGI de Bellay. Adepte du changement, il devient en 2002 conseiller justice du ministre de la Famille, Christian Jacob, avant de rejoindre la Place Vendôme auprès de Dominique Perben puis de Pascal Clément.

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