EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 6 – 10 FÉVRIER 2020

LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS

« Tous migrants », solidarité à la frontière

Le 10 décembre, l’association briançonnaise « Tous migrants » a reçu un prix remis par la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Une reconnaissance du travail des bénévoles qui, depuis 2015, aident les exilés à la frontière et sensibilisent à leur cause.

C’est un signal fort », se félicite Michel Rousseau, le coprésident de « Tous migrants ». L’association briançonnaise qui promeut le droit d’asile et l’entraide aux migrants vient d’être récompensée de la mention spéciale du prix des droits de l’homme de la République française par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Un prix attribué aux actions de terrain et projets visant à protéger et à promouvoir ces derniers. Il a été remis le 10 décembre par l’institution indépendante. La cérémonie se déroulait au ministère de la Justice, en présence de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet. « L’universalité des droits de l’homme n’est pas négociable », a-t-elle déclaré à l’assemblée tandis que Stéphanie Besson qui représentait l’association a dénoncé « la criminalisation du devoir de solidarité par l’État ». « La neige est là. Des vies sont en danger », a-t-elle défendu à la tribune. L’association n’a de cesse d’interpeler les autorités sur les atteintes aux droits des migrants qui cherchent à franchir la frontière depuis l’Italie vers la France, ainsi que sur le traitement de leurs demandes d’asile une fois ceux-ci passés du côté français. « Nous sommes bien loin de la liberté de circulation pourtant inscrite dans les traités ratifiés par la France », souligne l’un des nombreux coprésidents, Michel Rousseau. Et de rappeler « nous ne jugeons pas les hommes mais les décisions. Notre seul credo, ce sont les droits de l’homme ». En septembre 2015, après des mois de crise migratoire et la diffusion de la photo d’Aylan, cet enfant syrien retrouvé mort sur une plage turque, l’indignation avait atteint les montagnes des Hautes-Alpes. « Les Briançonnais étaient très loin des tracas du monde. Cela a ébranlé notre petit confort local », résume-t-il. Une manifestation est organisée, puis la ville reçoit une vingtaine de migrants venus de Calais. Le mouvement, qui deviendra l’association « Tous migrants », intervient en lien avec le tissu associatif local. « Pendant un an, le contexte a été très favorable », se rappelle-t-il. Des actions de sensibilisation au public se mettent en place : ciné-débats, conférences, projets pédagogiques en milieu scolaire, formations, stands sur les marchés, alertes et manifestations, actions juridiques et maraudes à la frontière pour les exilés qui arrivent désormais quotidiennement.

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck