EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE DU DROIT – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 43-44 – 19 OCTOBRE 2020
Après un tour de France des tribunaux judiciaires, de Strasbourg à Orléans en passant par Bastia, le procureur Nicolas Bessone a pris cet été la tête de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), laquelle affiche des chiffres records (V. dans ce numéro, JCP G 2020, prat. 1194, 3 questions à).
Ces hommes-là se racontent peu. Habitués à la réserve du parquet et à mener des auditions avec des grands délinquants plutôt qu’à répondre à des interviews, ils maîtrisent leur parole comme leurs idées, rompus qu’ils sont à l’art de converser sans s’exposer, marqués aussi, et c’est le cas de Nicolas Bessone, par des mois sous protection, après d’autoresses menace. De cette expérience intime de l’escorte policière alors qu’il dirigeait le parquet de Bastia, entre 2014 et 2017, l’actuel directeur de l’Agrasc ne parlera pas.
Il résume en quelques mots chacune des grandes étapes de sa carrière aux quatre coins du pays, de Strasbourg, en tant que substituten1994, à Orléans, comme procureur de la République de 2017 à 2020. « En Corse j’ai eu quelques succès mais j’ai eu des échecs aussi. Ce n’est pas Bessone qui en trois ans va changer le système multiséculaire qui remonte même aux gênois », ironise-t-il dans cette idée que « les hommes passent, les institutions et les affaires restent ». Sur cette tranche de vie corse, il évoque « un parquet assez atypique » avec « une attente très forte de la population », « une période assez passionnante » et « quelques affaires politico-financières qui ont défrayé la chronique »
Bastia est alors le seul pôle économique et financier du pays après lacération en 2013 du parquet national financier. « Il faut faire preuve de volontarisme pour engager une sorte de cercle vertueux, prône-t-il. J’ai toujours été convaincu quelles affaires appellent les affaires ». Plus tôt, à Marseille, de 2004 à 2008, avant d’être nommé procureur adjoint à Toulon Pour six ans, il participe avec Charles Duchaine, – son prédécesseur à la direction de l’Agrasc (V. JCP G 2017, act. 2) – à la création de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS). Celle-ci voit arriver les grands circuits de drogue d’Espagne vers l’Italie.
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