EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE DU DROIT – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 10 – 14 MARS 2022

Le Conseil national des universités (CNU), restreint dans sa mission de qualification, remisé à de simples avis sur le déroulement des carrières universitaires (DD. n° 2021- 1722, 20 déc. 2021, 2021-1895, 29 déc. 2021,
dits « repyramidage », « RIPEC »), est de plus en plus réduit à un rôle d’auxiliaire au profit d’un pouvoir renforcé des présidents d’établissement. Telle n’est pas la conception que nous nous faisons, avec d’autres, des missions de l’institution que nous présidons. Contre ce mouvement insidieux de détricotage des prérogatives du CNU, nous n’avons cessé d’alerter et de nous opposer pour défendre le principe d’une instance nationale d’évaluation indépendante, collégiale préservant l’excellence académique. Aujourd’hui, au travail de sape, s’ajoute la déloyauté du ministère. Bref récit d’un mauvais feuilleton universitaire. Épisode 1 : dans la nuit du 21 octobre 2020, un amendement sénatorial, voté en catimini, écrase le rôle de l’instance nationale à l’occasion des procédures de recrutement des professeurs par la voie dite du 46, 1° (en réf. au D. n° 84-431, 6 juin 1984). En dépit des manifestations des enseignants-chercheurs, le texte est maintenu. Le concours d’accès aux fonctions de professeurs est ainsi abandonné aux universités sans garantie solide d’expertise indépendante dans les recrutements.
LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GENERALE
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