EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE DU DROIT – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 12 – 28 MARS 2022

D’Aguesseau a écrit qu’il est plus facile de décrire les maux de la justice que d’en prescrire les remèdes. Depuis le 18ème siècle chaque génération a minutieusement décrit les mêmes maux (lenteur, complexité, inefficacité, coût…) et a prescrit les mêmes remèdes (réformes thématiques, interventions ponctuelles…) tous insuffisants à faire disparaître les défauts du système. Elles resurgissent régulièrement, soit à la faveur d’échéances politiques, soit à la suite de crises internes au fonctionnement de la Justice. Aujourd’hui ces deux moments se rencontrent : volonté et échéances politiques d’une part et crise systémique d’autre part. Ceci montre que le temps n’est plus aux réformes ponctuelles ou thématiques (tout a été fait, dans presque tous les domaines… et au demeurant souvent de façon utile) mais à une remise en question globale de notre système judiciaire. Questionner le rôle du juge – Nous devrons porter le regard le plus lucide et le plus exigeant possible sur l’organisation et le fonctionnement de la Justice, les missions et l’office du juge. Quel est le rôle du juge dans notre société ? De quoi doit-il s’occuper ? Comment doit-il prendre en charge ses missions ? Quels équilibres entre la justice pénale et la justice civile ? Ces questions doivent être abordées en se gardant de tomber dans des querelles théologiques. La préoccupation première des français n’est sans doute pas dans les questions statuaires ni dans les garanties des magistrats.
LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GENERALE
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