[EDITO] Deux ou trois choses sur Yvan Colonna – Pascale Robert-Diard

EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE DU DROIT – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 13 – 4 AVRIL 2022

C’était il y a presque quinze ans, on se serrait sur les bancs de la presse de la grande salle des assises du Palais de justice de Paris au procès d’Yvan Colonna, jugé pour l’assassinat du préfet Claude Érignac. À l’annonce de
sa terrible agression en détention, puis de sa mort, le souvenir de ces journées d’audience éprouvantes a jailli, intact. Deux scènes m’avaient particulièrement marquée, que j’ai retrouvées dans mes carnets. La première est ce dialogue entre le président Dominique Coujard et l’accusé, à l’évocation de son arrestation, après quatre ans de cavale, le 4 juillet 2003, à 19H15 au Monte Barbatu. Après avoir aperçu un homme qui le surveillait aux jumelles, le fugitif avait décidé de quitter la bergerie où il avait trouvé refuge et préparé son sac. Il sort, perçoit le « clic clac » d’une arme qu’on recharge, court, se retourne et trébuche. « – Dans quel état d’esprit êtes-vous à cet instant-là ? À ce moment précis ? Pfff, je ne m’en rappelle pas.Pensiez-vous que ça allait durer encore longtemps ? Quand on vit des moments aussi difficiles, parfois on perd espoir. C’était une vie au jour le jour. J’attendais tous les jours un événement. Vous étiez dans une impasse ? Pas qu’une impasse. Vous savez, là où on m’a trouvé, c’était une sorte de prison… »

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