EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N°43-44 – 31 OCTOBRE 2022
Sans doute Charles Cunningham Boycott ne pouvait-il imaginer la glorieuse postérité de son patronyme. La maltraitance des fermiers par cet intendant d’un riche propriétaire irlandais entraîna jadis, au XIXème siècle, un blocus de la part des premiers. Le boycott appartient à cette sphère du quotidien désormais ultra médiatisée, mondialisée, où les « appels » sur les réseaux fleurissent autant que celui du 18 juin était isolé. Ne prenons que les exemples les plus récents. Boycott des produits fabriqués en Chine -l’observation de la rue ne laisse pas à penser que la marque Zara soit réellement ostracisée -, boycott des hôtels de luxe détenus par le sultanat de Brunei, boycott des élections en France -magnifique résultat qui n’entraîne pas le boycott du 49-3 -. Tous les domaines sont concernés par les appels à la mise à l’index, et plus les initiateurs sont célèbres, plus les effets sont susceptibles d’être importants. Mais George Clooney n’est pas Étienne de la Boétie. L’appel au boycott n’est pas celui à la désobéissance civile car nous ne sommes pas obligés d’acheter tels vêtements, de fréquenter tel hôtel ou même de voter. Nous sommes juste incités à ne pas cautionner certaines choses en les nourrissant indirectement.
LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE
Le magazine scientifique du droit.
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AUTEURS : Marc Piton, Christian Charrière-Bournazel, Pierre-Yves Gautier, Sarah Vivat, Wanda Mastor, Adeline Gouttenoire, Michel Farge, Harold Herman, Emmanuelle Bouretz, Louis Helfre-Jaboulay, Daniel Arroche et Antonia Teleman