Extrait de la Revue : Revue du Gestionnaire Public n°2
Dossier LIBRE PROPOS
En 2016, l’État va profondément se transformer dans les territoires, devant à la fois réussir la fusion de ses services en région et la mise en œuvre de la nouvelle charte de la déconcentration qui permettra de redonner des marges de manœuvre à ses services dans les territoires (les services déconcentrés) en définissant une relation plus équilibrée avec les administrations centrales des ministères.Réussir ces deux chantiers, c’est renforcer la capacité de l’État dans les territoires à être facilitateur des initiatives et projets locaux en favorisant l’innovation, aux côtés des collectivités territoriales. L’ambition est également d’améliorer la qualité des services publics et, surtout, de déployer des solutions adaptées aux spécificités locales.
L’État est en mouvement. C’est une réalité. Il se réorganise en profondeur, à bas bruits mais de manière durable. Les exemples ne manquent pas.
« Ce qui manque, ce sont les moyens pour libérer la créativité et les initiatives de nos agents… 26 M€ seront répartis dans les treize nouvelles régions pour financer des projets directement proposés par les agents et les cadres des services déconcentrés »
Fin 2016, ce seront 1 000 maisons de services aux publics qui auront été installées, en partenariat avec le Groupe La Poste, pour proposer des services de proximité à nos concitoyens, dans de nombreux territoires parfois qualifiés de délaissés. Les services de l’État se regroupent dans des maisons de l’État. Les préfets de département et les présidents des conseils régionaux travaillent ensemble pour bâtir des schémas départementaux d’accessibilité aux services publics.

JEAN-VINCENT PLACÉ Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme de l’État et de la Simplification
Les agents sont mobilisés pour mener ces changements indispensables et très attendus par nos concitoyens. Au cours de mes récents déplacements, j’ai été saisi par l’énergie qu’on trouve dans les services déconcentrés. Les idées ne manquent pas. Ce qui manque, ce sont les moyens pour libérer la créativité et les initiatives de nos agents. C’est la raison pour laquelle j’ai annoncé le 16 mars dernier le lancement de deux appels à projet destinés à financer la transition numérique de l’État territorial. 26 M€ seront répartis dans les treize nouvelles régions pour financer des projets directement proposés par les agents et les cadres des services déconcentrés pour améliorer le fonctionnement interne de leur organisation, en mettant en place des outils numériques et des nouveaux modes de travail collaboratifs, comme les réseaux sociaux professionnels.
Cette enveloppe financera également des laboratoires d’innovation territoriale pour faire émerger des solutions innovantes partagées avec l’ensemble des acteurs, dont principalement les collectivités territoriales.
Toutes ces initiatives vont permettre de créer une nouvelle proximité des services publics par un équilibre entre le déploiement des solutions numériques comme la dématérialisation et le maintien d’une proximité physique en mutualisant les moyens.
« La réforme de l’État doit venir des territoires, des initiatives locales, en lien étroit avec les collectivités territoriales »
Je suis convaincu que la réforme de l’État doit venir des territoires, des initiatives locales, en lien étroit avec les collectivités territoriales.
C’est certainement la meilleure façon de déclencher une modernisation de nos administrations centrales qui sont encore trop en posture défensive.
La modernisation de l’État n’est pas une option. Elle est engagée. Elle doit aboutir. Elle doit s’appuyer sur toute l’énergie et les compétences de nos services déconcentrés qui connaissent les enjeux de nos territoires et sont les mieux placés pour trouver les solutions locales. C’est pourquoi il faut redonner le pouvoir aux managers des services territoriaux de l’État.
L’État de demain sera un État plus agile et plus ancré dans les multiples réalités territoriales.
REVUE DU GESTIONNAIRE PUBLIC – N° 2 MAI 2016