EXTRAIT DE LA REVUE A SEMAINE DU DROIT – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 35 – 30 AOÛT 2021

Un long tunnel se profile à l’horizon. La durée prévue de sa traversée est de huit mois. Il sera plein de bruit et de terreur, de cris et de larmes, de vitres explosées, de tables et de chaises renversées, de sonneries de portables qui déchirent le silence, de l’odeur métallique du sang répandu. 130 vies fauchées, des centaines de blessés. C’est la rentrée. Il va falloir y aller. Le procès des attentats du 13 novembre s’ouvre le 8 septembre à Paris.
Il y a un an, déjà on marchait à reculons. Au tribunal judiciaire des Batignolles, transformé en citadelle sous haute sécurité, allait se tenir le procès des attentats de janvier 2015 – ceux de Charlie, de Montrouge et de l’Hyper Cacher – ses dix-sept morts et ses dizaines de blessés. Il devait durer deux mois, ce fut trois. On appréhendait le pire, on ne savait pas qu’il serait pire encore que tout ce que l’on avait imaginé. Cette fois, on sait. On se sent vulnérable et honteux de l’écrire, nous dont la seule épreuve a été et sera à nouveau de rapporter la tragédie vécue par d’autres. Mais il y a des procès qui passent et qu’on oublie, et d’autres qui ne passent pas. Alors oui, on a peur quand on lit que les deux heures d’enregistrement à l’intérieur du Bataclan seront diffusées intégralement. Que plus de cinq semaines seront consacrées aux dépositions des survivants et aux proches des victimes. Que 1 800 parties civiles sont d’ores et déjà constituées et que huit cents autres sont envisagées.
LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GENERALE
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