[Entretien] « Au tribunal judiciaire de Pontoise, nous avons maîtrisé la situation en ne pensant pas outils de travail mais tâches »

EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 22 – 1ER JUIN 2020

LA SEMAINE DU DROIT L’ENTRETIEN

« Au tribunal judiciaire de Pontoise, nous avons maîtrisé la situation en ne pensant pas outils de travail mais tâches »

Au tribunal judiciaire de Pontoise, la crise du covid-19 a frappé de plein fouet avec la contamination d’une partie du personnel avant le reste du pays. Comment se sont déroulés ces deux mois de fermeture du palais de justice au public ? Et comment s’organise la reprise ? La présidente du tribunal judiciaire de Pontoise et la bâtonnière du barreau du Val d’Oise, qui ont oeuvré ensemble à garantir la continuité du service public d’urgence, ont répondu à nos questions.

La Semaine Juridique, Édition générale : Le Val d’Oise a été l’un des départements les plus touchés d’Île-de-France par le coronavirus avec plus d’un millier de morts. Comment cela s’est-il traduit au sein de votre juridiction ?

Gwenola Joly-Coz : Au tribunal de Pontoise, nous avons eu beaucoup de malades dès début mars, car le personnel vit à proximité de l’Oise, département d’où le virus s’est propagé. La maladie s’est traduite de manière très concrète, même si nous n’avons eu aucune hospitalisation, aucun cas grave, mais une trentaine de malades sur 250 membres du personnel. Sans compter ceux qui sont partis en quarantaine, soit 90 personnes au total. Le médical a pris le relai et nous avons régulièrement pris des nouvelles de chacun. L’inquiétude des personnels de justice s’est donc installée assez vite au sein de notre juridiction. Et nous avons consacré nos journées à organiser la sécurité de tous.

JCP G : Comment se déroule la reprise depuis le 11 mai ?

G. J.-C. : Le palais de justice a été entièrement réaménagé. Nous avons ouvert une deuxième entrée pour éviter que les flux ne se croisent, mis des pictogrammes et des marquages au sol pour la circulation, indiqué les espaces disponibles sur les bancs et essayé d’imposer la distanciation sociale partout. Nous avons changé les jauges des salles – celle de la cour d’assises est ainsi passée de 120 à 34 places – et essayé d’utiliser toute l’amplitude horaire et hebdomadaire des grandes salles pour que le plus grand nombre de magistrats puissent en bénéficier. Beaucoup d’entre eux recevaient dans leur cabinet, notamment le juge des enfants ou le juge d’application des peines mais ces espaces sont devenus trop petits pour respecter les mesures sanitaires. Aujourd’hui, la répartition de l’espace au sein du palais génère davantage de complexité…

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck