Externalisation des prestations juridiques et services juridiques alternatifs

La Semaine Juridique Edition Générale n°13

LA SEMAINE DU DROIT L’ENQUÊTE

AVOCATS

Externalisation des prestations juridiques et services juridiques alternatifs, une réorganisation du marché

Arrivée des pays anglo-saxons dans les années 2000, l’offre d’externalisation des prestations juridiques commence à faire son chemin en France. S’il n’est pas toujours très bien vu dans la profession d’avocat et parfois même caché, le legal process outsourcing est utilisé  par certains cabinets et a suscité la création d’autres, sur un format moins traditionnel. Signe d’un marché juridique qui se recompose, avec l’aval des directions juridiques. 

Tout a commencé par des dossiers volumineux. Des milliers voire des millions de pages de documents à traiter, analyser, recouper dans le cadre de procédures typiquement américaines appelées discovery afin de collecter des preuves pour une enquête. Un travail particulièrement chronophage, incompatible avec les exigences de rentabilité des cabinets d’avocats. C’est pour y remédier qu’est né le legal process outsourcing (LPO) dans les pays anglo-saxons voilà une dizaine, peut-être une quinzaine d’années. Des structures ont alors émergé dans des pays aux prétentions salariales nettement moindres comme en Inde. Leur ambition : sous-traiter ce type de prestations à faible valeur ajoutée des cabinets d’avocats ou des directions juridiques. Leurs arguments : des juristes formés dans les plus grandes universités anglo-saxonnes et opérationnels pour des coûts faibles avec des protocoles informatiques annoncés comme ultra-sécurisés. Le phénomène s’est développé puis l’offre s’est étendue pour finalement arriver en France assez récemment. En 2013, le cabinet de conseil en management DayOne chiffrait le marché du LPO ou de l’externalisation des prestations juridiques (en Français) à 228 millions d’euros d’ici à 2020 en France après avoir cartographié 100 cabinets d’avocats français. Un chiffre peut-être exagéré mais qui traduit un marché en pleine recomposition. « Il faut arrêter de penser que 100 % du travail des avocats est à forte valeur ajoutée, résume Olivier Chaduteau, managing partner de DayOne. L’avocat qui fait tout le de A à Z c’est terminé. Aujourd’hui, il doit se repositionner sur son coeur de métier et être en collaboratif sur le reste ».Montée en gamme du LPO : le cas du cabinet Abitbol. – En France, l’offre de LPO setraduit différemment par rapport aux pays anglo-saxons, ne serait-ce que parce que les dossiers de contentieux n’y sont pas à ce point volumineux. Cela correspond également à un mouvement plus général, à savoir la montée en gamme de l’offre qui touche désormais des prestations plus diversifiées. « L’industrie du LPO s’est focalisée sur des prestations récurrentes, volumineuses et bien spécifiques. On ne peut pas l’appliquer à n’importe quel domaine du droit », assure Daniel Abitbol, directeur des opérations LPO du cabinet d’avocats franco-israëlien Abitbol associés.
C’est en 2013, que ce cabinet, situé à Paris et à Jérusalem, a décidé d’ouvrir dans son antenne israëlienne un département consacré à ce nouveau marché, en plus de son activité « classique » de droit international, droit des affaires, droit fiscal et droit pénal des affaires. En l’occurrence, c’est la partie contrat « au sens très large » sur laquelle la structure s’est focalisée. Cela concerne par exemple la migration de base de données : « un de nos clients d’une société cotée en bourse a fait l’acquisition d’un logiciel de gestion de contrats, il avait besoin de notre aide pour migrer sa base de contrats dans le logiciel selon une feuille de
route très précise, ce qui nécessitait une analyse approfondie de chaque contrat.

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LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N°13  – 27 MARS 2017

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck

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