EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 25 – 22 JUIN 2020
LA SEMAINE DU DROIT L’ENTRETIEN
« Les enseignants ne sont pas des intelligences artificielles (IA) »
Alors que le président de la République vient d’annoncer le 14 juin la réouverture totale des collèges le 22 juin, quid des universités et de la rentrée en présentiel pour les facultés de droit ? Appelée de ses voeux tant par un grand nombre d’universitaires que par la Conférence des doyens des facultés de droit et de science politique le 5 juin dernier dans un communiqué, la décision n’est toujours pas actée au niveau du ministère. Le président de la CDDSP revient sur cette problématique qui touche au coeur de l’enseignement.

La Semaine Juridique, Édition générale : La Conférence des doyens des facultés de droit et de science politique (CDDSP) a appelé, dans un communiqué, à un retour des étudiants sur leurs campus dès septembre, alors que certains évoquent la fin des cours magistraux. L’enseignement du droit « en présentiel » est-il en danger ?
Jean-Christophe Saint-Pau : Ces craintes sont fondées dès lors que l’université numérique est présentée comme un progrès pédagogique et semble permettre des économies d’échelle. Mais ces constats reposent sur des caricatures. Le cours magistral, dont le coût est faible dans les grands amphithéâtres, constitue une véritable relation humaine où l’on apprend d’un maître, non seulement un savoir, mais aussi un état d’esprit, une posture intellectuelle, où l’étudiant s’identifie à une personnalité. À l’inverse, le cours à distance est désincarné, suppose un investissement lourd pour l’étudiant, et présente un coût économique, technique et humain considérable. La crise sanitaire montre que les universités ne sont pas correctement équipées pour un enseignement à distance, que les étudiants ne souhaitent pas travailler seuls devant un écran, et que les enseignants ne sont pas des intelligences artificielles. L’enseignement en présentiel est irremplaçable.
JCP G : Une certaine cacophonie ressort des annonces du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (MESRI) depuis le début de la crise sanitaire. La Conférence des doyens a-t-elle un rôle de médiateur à jouer ?
J.-Ch. S.-P. : La circulaire du MESRI du 11 juin, avec certaines contradictions, admet que, dans le respect des règles sanitaires, et notamment de la distanciation physique et/ou du port du masque, les universités peuvent décider une reprise en présentiel. Il est cependant incompréhensible d’imposer des restrictions pour la rentrée universitaire de septembre alors que le président de la République vient d’annoncer l’accueil de tous les collégiens en présentiel à partir du 22 juin… En fonction des effectifs, de la nature des locaux, et des formes d’enseignements, les réponses doivent être adaptées en privilégiant la relation humaine.
De l’intelligence artificielle à l’intelligence juridique
Mettre les progrès technologiques au service des métiers du droit

Fort de son expérience, le Groupe LexisNexis s’appuie sur des systèmes « intelligents » pour améliorer l’information et la prise de décision des professionnels. Avec cette publication, il partage son point de vue sur l’IA, qui, débarrassé du leurre de l’approche prédictive ou déterministe, se révèle être l’instrument d’une pratique juridique accélérée, facilitée, accessible, et donc … encore plus intelligente.

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck