EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 4 – 28 JANVIER 2019
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Bernard Cazeneuve, président du Club des juristes
Avocat associé au sein du cabinet August Debouzy, ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve préside le Club des juristes. Le premier think tank juridique français nourrit le débat en apportant un éclairage juridique sur l’actualité.

Plonger la réflexion juridique « au plus profond des débats qui traversent la société ». Telle est la vision du nouveau président du Club des juristes : « bien des sujets qui concernent les innovations technologiques majeures ou les questionnements éthiques auxquels nos sociétés sont confrontées placent les juristes en avant-garde ». Le juriste comme un « défricheur ». Et des réflexions utiles dans le contexte particulier que traverse la Nation avec « la remise en cause des valeurs démocratiques, la contestation récurrente de la force de la loi et la prise de distance du peuple avec les élites. Le droit doit reprendre sa place en se rapprochant des citoyens, en étant intelligible et en résonance avec les problématiques de la société », affirme Bernard Cazeneuve. Et si le Club des juristes n’est pas formellement engagé dans le grand débat national, son président n’est pas opposé à ce que le think tank y apporte sa contribution si cela est souhaité.
Ancien député, ex ministre chargé des Affaires européennes, ministre chargé du Budget, ministre de l’Intérieur, et enfin ex Premier ministre, Bernard Cazeneuve a quitté la frénésie des fonctions ministérielles pour l’ambiance plus feutrée des cabinets d’avocats. « J’ai connu le tumulte de la vie publique porté à son paroxysme, les prises de décisions à chaque instant à Matignon et place Beauvau. L’action a fait place au silence des disciplines arides. L’activité d’avocat est plus solitaire, c’est une ascèse. J’aime cette exigence de rigueur intellectuelle dans une période où prendre du recul est nécessaire ». Bernard Cazeneuve intervient à titre de conseil auprès d’entreprises sur ses sujets de prédilection : la lutte contre les activités criminelles internationales, – lutte contre la corruption, contre la fraude fiscale, contre le terrorisme -, la mise en oeuvre de la loi Sapin 2, l’accompagnement en amont des contrôles de l’Agence française anti-corruption, et tout ce qui a trait plus généralement à la compliance. « Les citoyens européens supportent de moins en moins les détournements de fonds et la fraude fiscale au profit de certains acteurs corrompus qui pillent la richesse produite par le plus grand nombre à leur seul profit. La démocratie s’en trouve affaiblie ». L’ancien Premier ministre préconise la création d’un « paquet compliance européen » : « la lutte contre la corruption doit être une priorité européenne pour permettre de corriger la
relation asymétrique entre l’Europe et les États Unis qui conduit le juge américain à intervenir de façon intrusive et extraterritoriale dans les affaires qui concernent des entreprises européennes sans que l’inverse ne soit possible. Les enjeux sont considérables et renvoient à notre souveraineté »…

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck