EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE DU DROIT – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 36 – 6 SEPTEMBRE 2021

Ex-avocate, Véronique Sousset dirige depuis 2020 le plus grand Centre pénitentiaire exclusivement féminin de France. Situé à Rennes,
l’établissement ouvre le premier Quartier de prise en charge de la
radicalisation (QPR) pour femmes.

Ce jour de juin 2012, quand elle fait face aux jurés de la cour d’assises de la Sarthe, ce n’est pas la directrice pénitentiaire mais l’avocate qui prend la parole. Commise d’office dans une sordide affaire d’infanticide, elle plaidera la peine, s’efforçant de révéler quel homme est
son client. Un homme, et non un « monstre » écrira-t-elle dans un livre paru en 2017 (Défense légitime, éd. du Rouergue). « Parce que je connais la prison, j’étais convaincue qu’on pouvait parier sur l’avenir avec cet homme, qu’il pourrait faire quelque chose de sa peine ». Major du concours d’accès à l’École nationale d’administration pénitentiaire en 2000, après une
première affectation au Centre pénitentiaire de Caen où sont incarcérés près de 500 délinquants sexuels, Véronique Sousset a dirigé la maison d’arrêt de Brest de 2003 à 2006, avant une expérience en service déconcentré au sein de la Direction interrégionale de Rennes. Inscrite au barreau « par envie et intérêt pour les pas de côtés », de 2008 à 2012, l’avocate ne s’interdisait pas ce trait dans ses plaidoiries : « la prison, je la connais, j’en suis sortie il n’y a pas longtemps ». Si elle a apprécié son passage au barreau pour les rencontres humaines, elle a connu le stress du métier d’avocat : « le libéral, ça ne rime pas avec liberté ! ».

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