EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 41 – 7 OCTOBRE 2019
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Farid Hamel, bâtonnier du barreau de Lyon
Lyon accueille, les 17 et 18 octobre, la 27 e édition du congrès annuel de l’ACE (Avocats conseils d’entreprises) consacré à « L’IA : l’intelligence avocats ». Rencontre avec Farid Hamel, bâtonnier du barreau de Lyon.
Au barreau de Lyon, 200 nouveaux avocats vont prêter serment cette année. « Tous vont trouver une collaboration, notre barreau est très dynamique et solidaire », affirme son bâtonnier, dont le mandat s’achèvera en fin d‘année. Avec 3 500 avocats, dont 57 % de femmes, pour une moyenne d’âge de 42 ans, un revenu moyen de 77 000 € et un revenu médian de 44 000 €, le barreau lyonnais suit les moyennes nationales. Les femmes se heurtent au même plafond de verre, avec des revenus inférieurs de 40 % à ceux des hommes, et accèdent moins au statut d’associé.
Répartis selon une parité presque parfaite entre l’activité de conseil et l’activité judiciaire, les avocats lyonnais ont généré en 2018 un chiffre d’affaires de 548 millions d’euros. Si les avocats d’affaires, servis par un bassin d‘emploi dynamique, forment la locomotive du barreau, il n’en demeure pas moins que comme ailleurs, 25 % des jeunes avocats quittent la robe dans les 10 premières années d’exercice. Longtemps à la tête de la commission Solidarité du barreau de Lyon, vice-président Province de la CNBF (Caisse nationale des barreaux français) à laquelle il appartient depuis 20 ans, le bâtonnier Farid Hamel constate que « les confrères sont de plus en plus fragiles, isolés, précarisés. Les accidents de la vie se multiplient, les petits cabinets n’ont pas assez de trésorerie, ils peuvent couler en quelques mois ». La commission apporte un soutien moral et financier, de même que la CNBF qui y consacre 1 million d’euros par an.
Impliqué de longue date dans la vie de l’Ordre, dont il a notamment été le secrétaire sous le bâtonnat d’André Boyer, une figure du barreau, le lyonnais Farid Hamel s’était fixé 3 objectifs en début de mandat en janvier 2018 : renforcer le rôle des avocats auprès des entreprises et décideurs économiques en ouvrant le barreau sur la Cité, assurer une meilleure proximité des justiciables avec les avocats et opérer un rapprochement entre avocats. Parmi les avancées, il salue l’inauguration, en partenariat avec les Restos du Coeur, d’un Bus du droit qui sillonne les communes environnantes. « De vrais besoins s’expriment qui démontrent l’état préoccupant de la société. Nous fournissons surtout une aide pour permettre aux personnes de connaître leurs droits et les orienter face aux sujets qu’ils rencontrent au quotidien ». Selon Me Hamel, la réforme de la Justice va aggraver la fracture numérique. « Des services privés se développent pour donner accès au service public de la justice. On marche sur la tête ». Côté avocats, si le numérique n’a pas encore pénétré tous les cabinets, le barreau de Lyon se veut en pointe. En tant que membre fondateur du Réseau national des Incubateurs de barreaux (RNIB), l’Incubateur du barreau lyonnais, qui accompagne 9 legaltech d’avocats, a reçu en septembre la garde des Sceaux pour présenter les initiatives des avocats en matière d’innovation et de start-up. « L’arrivée des legaltech entraîne une mutation profonde de la profession, beaucoup de tâches à faible valeur ajoutée vont être automatisées. La profession d’avocat n’est pas une île isolée sur l’océan et doit anticiper »…
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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck