EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 1-2 – 13 JANVIER 2020
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Hélène Fontaine, présidente de la Conférence des bâtonniers
Ancien bâtonnier de Lille, la nouvelle présidente de la Conférence des bâtonniers, Hélène Fontaine, a pris ses fonctions le 1 er janvier.

C’est un « triumvirat » partiellement renouvelé qui, en ce début de décennie, incarne la gouvernance de la profession d’avocat. Hélène Fontaine succède à Jérôme Gavaudan à la Conférence des bâtonniers et Olivier Cousi à Marie-Aimée Peyron au barreau de Paris. Tous deux siègeront au Conseil national des barreaux, présidé par Christiane Féral-Schuhl. Et si chacun y défendra ses positions, parfois divergentes, la profession, en ces temps de mobilisation, veut afficher l’unité. Un changement de cap de la gouvernance amorcé il y a peu pour restaurer l’unité de cette « hydre » à 3 têtes. « La gouvernance est plus lisible, les avocats parlent d’une seule voix, les pouvoirs publics ne se jouent plus de nous. Chacun a trouvé sa place », estime Hélène Fontaine.
La nouvelle présidente de la Conférence, qui porte la parole des 163 barreaux de France, à l’exception du barreau parisien, rappelle l’importance de la base et des Ordres : « la Conférence représente le terrain, l’ordinalité. Les bâtonniers sont les relais des avocats sur place. On le voit dans les manifestations actuelles [contre la réforme des retraites], s’il y a beaucoup d’avocats, c’est parce que les bâtonniers sont hyper mobilisés ». Élue le 28 juin dernier avec 60 % de suffrages, au terme d’une campagne « pas toujours facile », Hélène Fontaine, 2 e femme à la Conférence à 25 ans d’intervalle, veut oeuvrer en faveur d’une Conférence forte et soudée. Cette sportive, ancienne gymnaste, a su mettre à profit l’agilité et l’endurance pour décrocher la victoire. En 2014, elle fût déjà la première femme bâtonnier du barreau de Lille, avant d’entrer au bureau de la Conférence des bâtonniers en 2015 où elle préside la commission civile et s’occupe de l’accès au droit, puis en devient vice-présidente. Associée d’une petite structure, Hélène Fontaine exerce en droit de la famille et du patrimoine et s’implique dans la défense des parties civiles, comme dans l’affaire du Theatro, une boîte de nuit lilloise où 2 jeunes avaient succombé à leurs blessures à la suite de tirs de kalachnikov.
À la Conférence, les contours de sa présidence ont été dessinés lors des Assises de l’ordinalité organisées en automne dernier. Au coeur des problématiques des Ordres, les questions européennes, la prestation de l’avocat dans un contexte libéral, ou encore l’autorégulation. Ce dernier sujet représente un enjeu majeur : « Nous devons sensibiliser les confrères, afin que les Ordres puissent continuer à s’auto réguler ». En 2020, le GAFI (Groupe d’action financière) qui a pour objet de lutter contre les circuits financiers illicites, exercera un contrôle sur le territoire des moyens mis en oeuvre pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Les CARPA et les Ordres devront, à ce titre, démontrer leur bonne auto-régulation. Dans un contexte de réglementation européenne prégnant, Hélène Fontaine veut également insuffler un « réflexe européen », comme c’est le cas à Lille, son barreau d’origine où elle a prêté serment en 1990 et où les 1 300 avocats ont des « réflexes européens très développés »…

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck