[Portrait] Jacques-Charles Fombonne, un homme-chat à la SPA

EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 50 – 10 DÉCEMBRE 2018

LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS

Un homme-chat à la SPA

Le 16 juillet 2018, Jacques-Charles Fombonne était élu président de la Société protectrice des animaux (SPA). Général de brigade de la Gendarmerie, le nouveau président est docteur en droit pénal et sciences criminelles, diplômé du barreau de Paris et ancien conseiller de tribunal administratif. Intellectuel, homme d’action, amoureux de la nature, fi n juriste, auteur, exploitant forestier, apiculteur, scénariste… son parcours donne le tournis !

 

portrait vignetteSi Jacques-Charles Fombonne évoque un chat, ce n’est pas tant pour l’amour sincère qu’il porte à son Maine coon, qu’en raison des 9 vies que l’on prête au félin. On se demande même si le chiffre est bien à la mesure de l’hyperactif président de la plus ancienne organisation de protection animale. Originellement vouée aux chevaux, elle est la première association reconnue d’utilité publique par Napoléon III en 1845, comme l’annonce la grande affiche ornant le bureau du président rue Berthier, au premier étage du siège parisien. Soucieux de ponctualité l’ex-militaire tient à se faire pardonner quelques minutes de retard dues à un appel téléphonique. « D’habitude je ne réponds pas aux appels en numéro masqué ». On l’excuse volontiers, c’était une certaine Brigitte Bardot. Mais on ne saura rien de la conversation.

Cirques, chasse, corrida, vivisection, fourrure, delphinariums, trafic d’ivoire, les sujets ne manquent pas. Tout juste retraité de la Gendarmerie où il dirigeait le Centre national de formation à la police judiciaire depuis 2013, cet auvergnat de 59 ans envisageait pour se réinventer plutôt une ONG qu’une multinationale. C’est donc par conviction qu’il rejoint la SPA en juillet 2018, coopté par un ami avocat de l’association. Il aurait pu se consacrer à ses ruches, à la restauration de 2 Cv, à l’écriture d’un polar ou d’un téléfilm : on lui doit le roman « Cadavre à décharge », paru – et primé – en 2002 et les scenarii de séries à succès (Section de recherches ; Enquêtes réservées ; Lebowitz contre Lebowitz). Au lieu de cela, il se retrouve à la tête de 660 salariés et 4 000 bénévoles.
Mise à part l’adoption de son premier chien à la SPA, rien ne laissait en apparence présager cet aboutissement. Pendant ses études de droit, il s’oriente vers le notariat et alors qu’après 8 ans d’études il ne lui manquait plus que 15 jours de stage pour valider son diplôme, entre à l’école d’officiers de Melun.

J’ai cru que ma mère allait m’étrangler », se rappelle-t-il ! 34 ans après, il laisse derrière lui scènes de crime et filatures pour la protection animale. Dès 7 h du matin, parfois jusqu’à minuit, le nouveau président bénévole est partout : en rendez-vous avec la députée Corinne Vignon pour plancher sur un statut juridique unifié de l’animal, au refuge de Plaisir (Yvelines) en immersion avec les bénévoles, ou en Province pour la saisie sur réquisition du Procureur de 150 chiens parqués dans une fange innommable …

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