EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 13 – 1er AVRIL 2019
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Ludovic Blanc, du ring à ACE
Ludovic Blanc est le nouveau président parisien de la section jeunes d’Avocats conseils d’entreprises (ACE-JA). Il succède à Xavier Odinot.

Ludovic Blanc n’a pas le temps. Avocat de moins de 40 ans, président de la section parisienne des jeunes de l’ACE, membre de l’Incubateur du barreau de Paris, fondateur d’un cabinet en droit social, pratiquant la boxe, mateur d’art, jeune papa. Il appartient à cette team de jeunes avocats soucieux de faire bouger les lignes d’une profession en pleine mutation. Volubile, empathique, il a l’audace de la jeunesse, l’énergie communicative. Et croit dans le « réveil » de la profession : « il y a une vraie prise de conscience de la nouvelle génération sur des grands sujets comme la relation-client, l’égalité professionnelle ou la parentalité ». Ce lyonnais d’origine, qui a prêté serment en 2011, a créé sa structure en droit social après 5 ans de collaboration dans un cabinet de niche. « Les 5 premières années de barreau sont fatidiques. En parallèle de la collaboration, il faut développer sa clientèle personnelle ». À ce rythme, à ce stress, « on est mal préparés ». L’avocat à la fibre associative rejoint l’ACE pour tisser du lien. « Cela m’a aidé à sortir la tête de l’eau et d’un certain isolement à l’époque ». L’associatif est un « facilitateur d’échanges d’expériences ». Lors de « speed coaching », il est ainsi possible de rencontrer des « pointures », une transmission « fondamentale ».
À l’ACE-JA, la priorité est de soutenir la jeune génération dans ses problématiques : installation, articulation vie professionnelle/ vie privée, développement de la clientèle personnelle, passage à l’association… Le nouveau président veut aussi aider les jeunes avocats souhaitant créer des entreprises « de type legaltech » et déplore le manque de formation initiale en management et en stratégie économique dans une profession pourtant « profondément entrepreneuriale et libérale », même si les choses « vont en s’améliorant ». En lançant un cycle de formation en déontologie, il a précisément fait de la formation une priorité.
Au-delà des compétences techniques, pour être performant, l’avocat doit développer ses softskills, être communicant et surtout innovant, estime Ludovic Blanc. « Certaines start-up du droit parviennent à lever plusieurs millions d’euros ce qui est encore inconcevable pour un cabinet d’avocats. D’un point de vue concurrentiel, il est difficile de lutter face à ces structures qui n’occupent encore, pour l’heure, que le segment des prestations juridiques de faible valeur ajoutée ». En cela, l’ACE-JA est favorable à un assouplissement des règles de déontologie qui doit rester « une force et non un frein à l’entreprise ». Autre sujet majeur : l’ouverture du capital des cabinets…

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck