[Portrait] Nathalie Attias, présidente d’ACE-Paris

EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 8 – 25 FÉVRIER 2019

LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS

Nathalie Attias, présidente d’ACE-Paris

Élue à la tête de la section parisienne d’Avocats Conseils d’Entreprises (ACE-Paris), Nathalie Attias a pris ses fonctions le 23 janvier. Elle revient sur les challenges du syndicat et de la profession

Au pied du mur. D’un mur numérique. C’est le constat fait par Nathalie Attias. La nouvelle présidente d’ACE-Paris, déjà à la tête de la commission « Droit social » du syndicat, est aussi membre du Conseil de l’Ordre et, à ce titre, responsable de l’Incubateur du barreau de Paris et de la commission Stratégie numérique. « De la simple réflexion innovante, les avocats se trouvent aujourd’hui placés devant une échéance inévitable. Nous avons un sentiment d’imminence, nous n’avons plus le choix ».

Parce que « nécessité fait loi », les avocats sont priés de prendre le virage du numérique. « Les grosses entreprises françaises sont en train de basculer dans le big data et l’intelligence artificielle, si l’avocat n’est pas en mesure d’accompagner ce développement du client, il est voué à la disparition » analyse Nathalie Attias. Pour cette spécialiste de droit du travail, qui a créé son cabinet en 1994 et travaille pour de grands groupes exerçant dans les domaines de la prestation de services, du conseil et de l’industrie, aucun doute : « nos clients eux-mêmes sont dans l’innovation, si la profession n’évolue pas, les non-avocats le feront à sa place, or, le périmètre du droit doit rester réservé aux avocats ». L’Incubateur du barreau de Paris a ainsi sélectionné 4 legaltech d’avocats pour les accompagner pendant 12 mois. L’une d’entre elles propose le règlement de contraventions en ligne par simple scan, une autre, la création pour les avocats d’un site Internet moyennant 50 E. « Les avocats offrent de vraies garanties aux consommateurs du droit : la déontologie, le secret professionnel, l’assurance professionnelle », martèle la nouvelle présidente.

Et pour accélérer le mouvement, à l’ACEParis, qui regroupe 2 000 adhérents plutôt issus du barreau d’affaires, Nathalie Attias veut proposer une formation au digital qui mettrait les avocats en mesure de « créer eux-mêmes leur offre de services digitale sans passer par des agences souvent coûteuses ». Car c’est bien là tout l’enjeu : permettre aux 30 000 avocats du barreau parisien de se former aux outils numériques. « Les nouvelles technologies sont une véritable opportunité. Les avocats doivent penser autrement leur offre de services, imaginer des plateformes de conseils en ligne, tout en prenant en compte la justice prédictive dans leurs pratiques ». L’avocate encourage également la présence sur les réseaux sociaux « LinkedIn est d’une viralité extraordinaire » et propose que soit mise en place une plateforme permettant aux avocats de communiquer en toute sécurité. « Beaucoup de confrères travaillent encore avec des adresses gmail non sécurisées sur le plan du RGPD ou envoient des pièces par We Transfer ».

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck