Le bâtonnier du barreau de Paris Olivier Cousi (V. son portrait : JCP G 2020, act. 186), qui a pris ses fonctions le 1er janvier 2020, revient sur la grève historique des avocats contre la réforme des retraites (V. 3 questions à : JCP G 2020, prat. 215).
EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 7-8 – 17 FÉVRIER 2020
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Olivier Cousi, 221 e bâtonnier de Paris
Olivier Cousi, associé du cabinet Gide Loyrette Nouel, a pris ses fonctions de bâtonnier du barreau de Paris le 1 er janvier 2020 (V. dans ce numéro, JCP G 2020, prat. 215 ). Il succède à Marie-Aimée Peyron pour un mandat de 3 ans, dans une période de crises.

Le bateau tangue. Olivier Cousi reprend la barre du barreau de Paris et ses 30 000 avocats à un moment de fortes turbulences. Avec Nathalie Roret, vice-bâtonnière, ce début de mandat est placé sous le signe du combat (V. JCP G 2019, act. 90). Les avocats sont en colère. Et après 5 semaines d’une grève historique, les pouvoirs publics semblent rester sourds à leurs revendications. Cette exaspération de la profession, Olivier Cousi, qui s’est lancé dans la campagne au bâtonnat dès 2015, l’a éprouvée sur le terrain. Une colère qui se cristallise sur les retraites mais dont les racines sont plus profondes. « Le Gouvernement n’a pas pris la mesure de la contestation des avocats qui porte aussi sur la manière dont ils sont perçus par la société et attaqués sur leur secret professionnel. Les avocats demandent de l’oxygène sur des sujets comme l’aide juridictionnelle ou en matière d’honoraires ».
C’est précisément ce mal-être qui a motivé sa candidature au bâtonnat. « La profession est abimée » affirme le bâtonnier, son image dans la société est « dévalorisée ». À Paris, le barreau est fracturé, il y a « une forme de paupérisation de la profession, une baisse tendancielle de l’AJ, une augmentation des charges délirantes » déplore-t-il, mais si l’exercice professionnel est difficile, « nos valeurs traditionnelles d’engagement, de déontologie doivent pouvoir s’épanouir dans la société actuelle ».
L’envie de transmission a décidé ce père de 5 enfants à briguer le bâtonnat de Paris. Amateur de voile de compétition, marin professionnel, Olivier Cousi voulait être diplomate, « la diplomatie et la capacité à affronter le temps font partie des qualités d’un bâtonnier ». Fils d’avocat, diplômé de Sciences-Po, de l’Institut français de la presse et titulaire d’un DEA en régulation des autorités administratives indépendantes, il prête serment en 1985 au moment de l’apparition des télévisions privées.

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck