EXTRAIT DE LA REVUE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 17 – 29 AVRIL 2019
LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS
Thomas Andrieu, le goût de la chose publique
Deux ans après sa nomination à la Direction des affaires civiles et du Sceau, Thomas Andrieu vient d’achever avec son administration l’acte I de la réforme de la justice. Dans la nouvelle phase qui s’ouvre, ce serviteur de l’État mu par une énergie tranquille s’attèle déjà à d’autres chantiers, au premier rang desquels celui de la transformation numérique de la justice.

Le service de l’intérêt général et le droit : si ces deux motifs ne suffisent pas à résumer la trajectoire de Thomas Andrieu, ils en apparaissent néanmoins comme la double assise. Fils de préfet, le goût de l’action publique s’est vite imposé à ce jeune quadragénaire, après une bifurcation par la London School of Economics, aussi appelée l’école de tous les pouvoirs : un signe prémonitoire ?
Issu de la même promotion qu’Emmanuel Macron (Senghor), il intègre à sa sortie de l’ENA le Conseil d’État comme auditeur, avant d’être nommé maître des requêtes, puis secrétaire général adjoint. « C’est une maison qui se caractérise par une véritable culture du savoir en partage, où l’on ne peut que progresser, pour peu qu’on aime le droit et le contentieux », rapporte-t-il.
L’ascension est pour lui un élan vital. Entre 2010 et 2016, Thomas Andrieu, remarqué pour sa rigueur et son érudition juridique, accède à plusieurs ministères (Bercy et l’Intérieur). Là, il embrasse des réalités de terrain plurielles : négociation avec les syndicats au niveau inter-fonctions publiques, réforme de l’asile, affaires « Leonarda » et « Dieudonné », mise en place de l’état d’urgence après les attentats de 2015 … Avec en filigrane toujours la même exigence : promouvoir l’intérêt général et garantir les droits fondamentaux.
En 2016, sa carrière prend un nouveau tournant lorsqu’il est appelé à la Chancellerie en tant que directeur de cabinet du garde des Sceaux. Un an plus tard, il devient Directeur des affaires civiles et du Sceau (DACS), où il se dit heureux. « On y brasse une matière éternelle et sensible, qui offre des chantiers magnifiques », confie-t-il. La réforme de la justice, face au défi de sa mise en oeuvre, en est un premier. Sa direction travaille en effet activement à la rédaction de plusieurs textes d’application en lien avec les volets civil et administratif de la loi de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice, qu’elle a pilotés. Thomas Andrieu ne cache pas que la mise en musique de ce grand texte régalien est ambitieuse, et qu’elle nécessitera un suivi étroit. « L’enjeu principal sera de recentrer l’office du juge sur sa mission première, la résolution des litiges », commente-t-il.

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AUTEUR(S) : N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck