Rira bien qui rira le premier

EXTRAIT DE LA LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 52 – 25 DÉCEMBRE 2017 – ©LEXISNEXIS SA

EDITO

« De la plaisanterie à la banalisation, la conséquence est-elle bonne ? Finies les blagues ? Finie la liberté d’expression ? »

EditoJCPG-TEXNous n’en aurons donc jamais fini… Jean-Christophe Le Texier, dit Tex, présentateur depuis dix sept longues années de l’émission les Z’Amours sur France 2 vient de se faire renvoyer ad nutum. Le motif ? Une blague racontée sur le plateau de l’émission « C’est que de la télé » sur C8. Le contenu de la blague ? « Les gars vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? » Pause. « On ne lui dit plus rien, on vient de lui expliquer deux fois ». Rires ? Mais non, vous êtes fous ! Tweets, signalement de Marlène Schiappa au CSA, renvoi, commentaires : « France 2 n’attendait que ça ». Au suivant ! Ici, de deux choses l’une, soit Tex vient de se faire renvoyer pour une blague (répétez l’affi rmation plusieurs fois à voix haute, vous verrez, on ne s’y habitue pas), soit la blague est un prétexte. En fait, dans les deux cas, le signal envoyé par France Télévisions est le suivant : en 2017, en France, il est possible de motiver un renvoi par une blague jugée de mauvais goût. Marlène Schiappa se défend, explique qu’elle n’est pas pour la censure et qu’elle n’a pas à s’exprimer sur la pertinence du renvoi de Tex, mais que, quand même, ce genre de blagues banalise les violences conjugales et peut désinciter les femmes victimes de violences à porter plainte. De la plaisanterie à la banalisation, la conséquence est-elle bonne ? Finies les blagues ? Finie la liberté d’expression ? Du côté de Tex, on compte sur l’unique et irremplaçable Maître Assous pour démontrer qu’il n’y a pas eu violation du contrat de travail. Il pourrait même s’appuyer sur le nouvel article L.1235-3-1 du Code du travail qui prévoit que le plafonnement mis en place par les ordonnances de septembre ne s’applique pas en cas de nullité de licenciement notamment en raison de la violation d’une liberté fondamentale.

Pour lire la suite, téléchargez l’extrait au format PDF

TELECHARGER

CouvJCPG50


LA SEMAINE JURIDIQUE EDITION GENERALE

Votre revue sur tablette et smartphone inclus dans votre abonnement.

AUTEUR(S) : 

N. Molfessis, D. Bureau, L. Cadiet, Ch. Caron, J.-F. Cesaro, M. Collet, E. Dezeuze, J. Klein, B. Mathieu, H. Matsopoulou, F. Picod, B. Plessix, P. Spinosi, Ph. Stoffel Munck, F. Sudre, B. Teyssié, S. Torck

S’abonner